Signifiant "reste avec ton maître" en créole haïtien, ce sont des enfants esclaves, parfois à peine âgés de 5 ans dont les familles ont choisi de les placer au près de maîtres, généralement issus de la classe moyenne à Port-au-Prince, dans l'espérance de leur offrir une vie meilleure étant donné qu'elles ne sont plus capables de les élever. En les donnant, les parents biologiques espèrent qu'en échange de travail, leur enfant puisse accéder à l'éducation, être nourri et logé dignement. Cependant, l'envers du décor est tout autrement : ces enfants esclaves s'occupent de faire les courses, de préparer les repas, d'entretenir la maison et, ironie du sort, ils se chargent également d'emmener les enfants de leurs propres maîtres à l'école, les portant parfois sur leurs dos, cirant leurs chaussures avant qu'ils ne rentrent en classe.En revanche, ces enfants en domesticité ne sont, dans la plupart des cas, pas scolarisés, ils sont nourris avec les restes de table de la famille les accueillant, ils sont contraint de dormir à même le sol ou sur un carton de fortune, parfois au pied du lit de leurs maîtres.
Dans ce pays, fier d'avoir été le premier d'Amérique à abolir l'esclavage, ces enfants "restavèks" représentent un mineur sur 10 : avant le séisme qui frappa l'île, ils étaient 300 000, aujourd'hui ils sont au nombre de 400 000. Seulement 40 agents sont au service de la protection des mineurs à Haïti et aucune poursuite n'est engagé par la police contre les maîtres alors que de nombreux droits de l'enfant sont ainsi bafoués, dans certains cas, les "restavèks" sont victimes de violence et d’agressions sexuelles.
Avec le soutien de l'UNICEF, ou encore de Jean-Robert Cadet, un ancien enfant esclave haïtien, et celui de l'aide internationale , des solutions à ce phénomène pourront être mises en place comme l'éducation gratuite ou un acte de naissance pour chaque enfant.